Un jour,
J’ai croisé Pinocchio,
Son bonnet et son nez
Sa chemise et son pantalon bouffant
Ses sabots aussi,
Rien ne lui manquait
 
Il était occupé
À vider son sabot
D’un trop plein de nuages
 
Puis, son nez s’est détaché
Alors, Pinocchio voulut l’attraper
Et tendit la tête,
Mais plus il le faisait,
Plus son nez lui échappait,
Puis vint le moment lorsqu’il ne put plus bouger
Car son pied déchaussé
S’était déjà dissipé
 
Ce jour-là, dans le ciel,
Les vents d’une journée chaude d’août
Ont amené un peu de mon enfance.

Iocasta Huppen

Plénitude

S’enivrer de ciel
Avec l’hirondelle
Qui vogue
Sur la brise du soir
 
Se gaver d’arbres
Avec l’écureuil roux
Qui les parcourt
Dans un sens puis dans l’autre
 
Se remplir les poumons
De l’air rafraîchi
Avec le couchant
Qui vient de se terminer.

Iocasta Huppen

L’entendre
Avant de la voir,
La sentir
À chaque portion d’air
Avant d’y plonger,
Ah, comme elle tombe à pic
Cette journée à la mer
Juste avant la rentrée.

Iocasta Huppen