Riccardo Levi

Biographie

Poésies

À l’aube du printemps un subtil délice en nous s’éveille ,
un étrange et secret rituel trouble le sommeil,
dans le dédale indécent de l’ imaginaire sans candeur,
les lunes de Courbais témoignent de nos refluantes humeurs.
 
Avec elles , toujours et encore cette lancinante robustesse,
le dard dont elles sont l’instance se tend et grandit en hardiesse,
tu quémandes coquine, tu te loves superbe de puissance,
à l’effet de ce peccamineux reptiles dru d’ appétence.
 
Eblouie tu lorgnes le chêne,
indécente partout tu l’embrasses,
à la dérobée lui se glisse et t’enchaîne ,
au-dedans de l’intime il se place.
 
Loin en son tréfonds l’ estuaire s’abreuve,
de tous les possibles il est le vivier ,
l’idyllique pastorale hélas se meurt ,
un silence rustique subroge la félicité.
 
Singulier cérémonial que cette requête au bonheur,
tout le monde s’applique à cette impudique romance,
pour un éphémère délice que de saillies, de labeur ,
mais en nous la nature s’exerce en puissance,
insensible aux intimes penchants de nos cœurs.
 
Épilogue
 
Femme garante d’asservissantes faveurs,
de nos jours ta sagesse n’est plus en dignité,
la fornication est un droit, une mise en demeure,
ton amour en revanche signe « liberté ».

Ricardo Levi

divagations sur le thème : « tout va mal »

Soeurs humaines, vous qui donnez la vie et le lait,
aux meilleurs d’entre nous, aux pires des gredins,
vous qui semez le plaisir qui tel nous fait,
picoter dans l’instant, insensibles à demain…,
 
Frères humains, l’ esprit du requin vous inspire,
un abîme vous contemple, il vous sied de choisir,
de la sagesse du vent qui toujours au même revient,
aux utopies de croissance pour des temps incertains.
 
Sœurs chéries, de vos décrets vous n’êtes en reste,,
naguère nous dissertions pour convaincre et vous plaire,
mais vos coeurs ne gagent plus ce juste combat,
profils nivelés et lieux communs y pourvoient.
 
épilogue
 
Oh douleur, tout va mal, c’est la fin,
d’une rosée à l’aurore l’espoir s’éteint,
la planète partout est à sac,
le silence du néant en ressac.
 
fin

Ricardo Levi

Il était une fois l’origine de l’origine,
l’ ordre silencieux du néant,
quand soudain la vacuite accoucha,
d’un ordre vivant scélérat .
 
Un seul destin, la reproduction,
manger pour être mangé,
la nature pour toute condition,
le naturel comme seul plaidoyer.
 
Mais le pire bien plus tard émergea,
le langage inédit de la conscience de soi,
l’ instinct sous son joug se mit à penser
c’est ainsi que le diable est né.
 
fin

Ricardo Levi

Depuis l’aube du printemps elle fut une passion,
spectre d’un rituel nocturne de ma tour d’ivoire,
sous les angles indécents d’un imaginaire sans candeur,
sa lune assura la relève de mes effluentes humeurs.
 
Avec elle, toujours et encore cette lancinante robustesse,
le dard dont elle est l’instance se tend et grandit en hardiesse,
elle s’en amuse, malicieuse elle quémande en le convoquant,
cette piètre « chose » ne pouvant résister au probable consentement.
 
Dans un éblouissement simulé elle mire mon chêne,
indécent et survolté partout je l’embrasse,
à la dérobée je me glisse et l’enchaîne,
au dedans de l’intime je me place,
 
l’instrument du va-et-vient jamais ne se lasse,
je la respire, grisé d’une fureur abyssale,
les vagues qui de moi bondissent,
serpentent et l’inondent en rafales,
 
loin en elle, un océan s’abreuve,
de tous les possibles, il est le vivier,
l’irrésistible pastorale hélas se meurt,
un silence rustique subroge la félicité.
 
Aux tréfonds de ses flancs j’ai planté une fleur,
enchantement d’une triviale fornication,
imprévue, déroutante, ainsi que le veulent les fleurs,
qui souvent se flétrissent par clichés et ronron.
 
Femme garante d’un manque asservissant, lige et astreint,
à l’amour que tu donnes tu prétends appartenir,
la feinte est séduisante, l’indigence n’y est pour rien,
volontaire par nature, dupe par besoin.
 
Quiconque capable de bon sens,
le sait ou bien le pense,
que s’impose l’intangible réalité,
si la fornication est pour tous,
la femme administre la liberté.

(essai de poésie critique)
 
D’où je viens ?
 
Origine, Origine des Origines,
en toi, l’indépassable mystère,
l’ordre silencieux du néant,
soudain une divine vacuité accouche,
un ordre des choses « émerge »,
en son sein une bizarre matière,
ça se meut, ça perçoit, parbleu, c’est vivant !
 
Pur instinct, simple pulsion,
par toi j’existe, inné et sans complexion,
bestial j’en conviens, mais repu,
le présent comme seul horizon,
 
Advient le destin, le langage et la raison,
détestable évolution, maudite mutation,
du progrès, je me fiche,
animal je suis et le veux rester.
 
Trop tard ! Le langage avait jailli,
son surgeon s’était mis à penser,
l’ennui et la solitude ont suivi,
le diable était né.
 
Que puis-je espérer ?…
 
Petit bonheur numérique,
machinal et monstrueux,
carcan pour chacun,
lucratif pour certains.
 
Thébaïde de l’ennui, lassitude du signe,
un « clic » en guise de re-création,
la normalité pour toute liberté,
tous gris, moulé à façon.
 
Sœurs chéries, vous fûtes naguère tant de trophées volontaires
glorifiant ma belle « nature », de vos lascifs desseins,
ce fut un temps, il fallait vous séduire, vous conquérir,
Vous fûtes joliment volage avec certains parmi les plus méritants,
Hélas sœurs funestes, il n’est plus de juste combat,
Pour le dard endurci désormais, le réseau y pourvoit.
 
Sœurs chéries, permettez que je médise.
Quelle belle occasion !
Un vieillard infécond
ne saurait faire illusions.
 
Sœurs humaines, vous donnez la vie, le lait,
aux meilleurs d’entre nous,
aux pires des gredins,
Frères humains, un esprit de requin vous inspire,
il vous tient,
 
Quel bonheur, bientôt la fin,
sur la planète mise à sac,
adieu nos lendemains,
juste l’ordre silencieux du néant.